vendredi 15 juillet 2011

Etre Confus

Traduction de la réponse d'Alice Miller au courrier "CONFUSED".

L'auteur du courrier demande des précisions à Alice Miller sur des passages de son livre ou elle parle de véritable pardon (en ayant accès à ses véritables sentiments et en reconnaissent toute la cruauté que les parents ont fait subir à l'enfant) qui libère vraiment opposé au pardon par obligation morale qui n'a en fait aucune sincérité et qui n'est là que pour protéger les parents au détriment de l'enfant, mais très peu de parents sont capables d'accepter de reconnaitre pleinement toutes les cruautés qu'ils ont fait subir à leur enfant, même sans le savoir, et donc sont incapables d'aider l'enfant devenu adulte; il est donc souvent impossible de les pardonner sans (re)faire du mal à l'enfant, parce que ce serait nier encore une fois les cruautés subies de leur part dans l'enfance. L'auteur cite des extrait du chapitre 8 de "The Truh Will Set You Free" (Libre de Savoir en Français):

"Pardonner sincèrement nos parents... n'est pas difficile une fois que nous nous sommes permis de sentir la détresse qu'ils nous ont causé, de la prendre au sérieux, et de réaliser l'étendue de leur cruauté."

"Mon point de vue est que si les parents sont prêts et veulent écouter l'enfant et exprimer leurs sentiments ouvertement, de telles rencontres peuvent avoir une effet thérapeutique qui bénéficiera aux deux et à leur enfants adultes."


Vous écrivez: "Mais pour une certaine raison, après les conversations avec ma mère, je me sens très confuse. Il y a toujours de la colère en moi envers la mère qu'elle était, mais je trouve difficile d'être en colère contre la mère qu'elle est maintenant, parce qu'elle a beaucoup changée. Je sens que je me perd dans ces contradictions."
Votre corps ne vous demande pas d'être en colère contre votre mère telle qu'elle est maintenant, mais il a besoin que vous sentiez consciemment ce que vous n'osiez pas sentir alors, quand vous étiez un enfant sans défenses, abusé par les autres et qu'elle ne vous défendait pas. Le petit enfant que vous étiez a supprimé sa rage dans son corps et elle est la (à la place de dans votre esprit ) jusqu'à ce que vous sentiez votre colère découlant d'alors. Même si votre mère est devenue un ange maintenant ça ne va pas changer le fait que votre corps a à l'intérieur les souvenirs d'avoir été abusé sans aucune protection et que vous avez continuellement peur, comme si vous étiez un petit enfant, de montrer cette colère. Il est tragique que votre mère ne puisse vous aider maintenant à faire un travail que vous seulement pouvez faire. Mais ça peut être un bon sentiment, aidant, pour vous de savoir qu'elle peut s'aider elle et que vous êtes libre d'aider éventuellement le petit enfant que vous étiez alors pour lui rester fidèle. Vous n'avez pas besoin de pardonner pour vous sentir libre, (de toute façon, ça ne va pas marcher): vous avez besoin du libre accès à vos véritable sentiments (sans prescriptions morales et religieuses). L'obligation de pardonner (pour quelle raison et le bénéfice de qui ?) masque cet accès.



Version Originale:

AM: You write: ”But for some reason, after the conversations with my mother, I feel very confused. There is still anger in me at the mother SHE ONCE WAS, but I find it difficult to be angry at the mother SHE IS NOW, because she changed so much. I feel I am losing direction in these contradictions.”
Your body doesn't ask you to be angry at your mother how she is now, but it needs that you feel consciously what you didn't dare to feel THEN, when you were the defenseless child, abused by others and she didn't defend you. The small child you were suppressed his rage into his body and it is THERE (instead of in your mind) until you can FEEL your anger stemming from then. Even if your mother became an angel now this would not change the fact that your body has inside the memory of being abused without any protection and that you are constantly afraid, as if you were a small child, to show THIS anger. It is tragic that your mother can't help you now to do the work that only you can do. But it might be a good, relieving feeling for you to know that she could help HERSELF and you are free to help eventually the small child you once were to stay true to himself. You don't need to forgive to feel free, (anyway, it would not work); you need the free access to your TRUE feelings (without moralistic and religious prescriptions). The obligation to forgive (for what reason and for whose benefit?) conceals this access.

Aucun commentaire: